Peanut Butter Cookies

Au cours du grand ménage que je réalise en ce moment dans mes emails (dont je parlais dans un article précédent), j’ai retrouvé une recette de cookies au beurre de cacahuètes. Elle sera bien plus utile ici que perdue au fin fond de ma boîte mail. :-)

Cette recette vient de la mère de Rebecca. Nous l’avons testée quand je suis allé rendre visite pour la première fois à ses parents en Oregon en février 2014. Pour un francophone, le mot cookie évoque surtout un biscuit contenant des pépites de chocolat, mais le mot désigne en fait tout type de biscuit sucré (les anglophones font une distinction avec les biscuits salés, qu’ils appellent crackers). La recette est donnée avec les unités du système anglo-saxon. N’étant pas de culture anglo-saxonne, et étant de formation scientifique, ce système d’unités est pour moi très bizarre comparé au système international et sa logique par puissances de 10. Voici la recette telle que je l’ai reçue, j’expliciterai quelques subtilités anglo-saxonnes par la suite :

Peanut Butter Cookies

Ingredients:

  • 1/2 cup salted butter
  • 1/2 cup peanut butter (chunky or smooth)
  • 1/2 cup brown sugar
  • 1/4 cup white sugar
  • 1 egg
  • 1 + 1/4 cups white flour
  • 1/2 teaspoon baking powder
  • 3/4 teaspoon baking soda

Recipe:

Cream salted butter. Beat in peanut butter, brown sugar, white sugar and the egg. Sift or stir together white flour, baking powder and baking soda. Stir the dry mixture into the moist ingredients. Roll the dough into 1-inch balls, and set the balls on baking sheets. Press each ball once (or twice at right angles) with a fork dipped in sugar. Bake the cookies for 10 to 20 minutes at 350 degrees F.

Si vous n’êtes pas habitué aux unités de mesure du système anglo-saxon, les quelques précisions suivantes vous seront certainement utiles.

Le terme cup pourrait s’interpréter simplement comme un volume, permettant ainsi d’exprimer les proportions entre les différents ingrédients. En réalité non : il s’agit d’un volume normalisé. Aux État-Unis une US customary cup équivaut à 236,59 mL. Si vous êtes correctement équipé, alors votre cup dispose de lignes de jauge pour marquer les fractions de cup (la moitié et le quart). Si vous êtes très bien équipé, vous disposez alors d’une série de plusieurs cups de tailles différentes, correspondant chacune à une fraction (au moins 1/4, 1/2 et 1) : il est en effet plus précis de remplir une cup de la bonne taille à ras bord que d’essayer d’aligner le niveau de liquide ou de poudre sur une ligne de jauge dans la cup unité.

Il en va de même pour toute une déclinaison de measuring spoons : tablespoon, teaspoon, 1/2 teaspoon et 1/4 teaspoon. Il y a trois teaspoons dans une tablespoon. Pour faire le lien avec la cup, il y a 16 tablespoons dans une cup, soit 48 teaspoons. Autrement dit, toutes ces cuillères représentent elles aussi des volumes normalisés.

Ce système d’unités est pratique quand on est équipé des ustensiles de cuisine appropriés : en effet, une mesure de volume se réduit alors à choisir le bon ustensile et à le remplir à ras bord. C’est bien plus simple que de devoir verser son ingrédient jusqu’au bon trait dans un verre doseur gradué en mL, s’apercevoir qu’on a dépassé le trait et mettre de la farine partout en essayant de remettre l’excédent dans le sac… En revanche, les conversions deviennent atrocement compliquées : vous en avez un aperçu avec les 16 tablespoons qui font une cup. En comparaison, le système international permet de convertir bien plus facilement, simplement en multipliant ou divisant par des puissances de 10 (dans 1 L il y a 1000 mL, ou 100 cL, ou 10 dL).

Les degrés Fahrenheit sont plus connus, mais n’en sont pas moins une unité complètement bizarre. L’échelle a en effet été construite à l’aide de deux températures de référence issues de mesures de systèmes complètement différents. Au contraire, l’échelle Celsius qui est plus familière pour nous a été établie à l’aide de deux températures de référence basées sur les changements d’état de l’eau (0 est la température au dessus de laquelle la glace fond, et 100 est la température d’ébullition). L’information qui nous intéressera ici, c’est que les 350 °F de la recette correspondent à environ 176,67 °C (la plupart des fours proposent 200 °C, ce qui convient très bien).

Finalement, un pouce (inch) correspond à 25,4 mm. Mais la taille des cookies n’est pas un paramètre critique dans la recette, c’est même plus intéressant s’il y a plusieurs tailles. ^^

Après les unités, il vous manque encore peut-être un élément pour bien interpréter la recette : que sont la baking powder et le baking soda ? Ces deux ingrédients sont ce que nous appelons en français de la levure chimique. Plus précisément, le baking soda n’est rien d’autre que du bicarbonate de sodium, qui permet d’aérer la pâte en dégageant du dioxyde de carbone lorsqu’il réagit avec des acides, ou avec lui-même sous l’effet de la chaleur. La baking powder est une préparation plus élaborée, contenant un carbonate ou bicarbonate (pas toujours de sodium, d’après ce que j’ai pu lire ici et là), un acide faible et de l’amidon de maïs ou de pomme de terre. L’acide présent dans la préparation permet d’assurer que la réaction commencera dès le mélange avec la pâte (alors que le bicarbonate de sodium seul dans une pâte peu acide ne peut dégager du dioxyde de carbone qu’à partir de la cuisson). L’amidon, par son caractère hygroscopique, permet de protéger la préparation de l’humidité ambiante de l’air, qui provoquerait une réaction prématurée en humidifiant les deux autres poudres. Pour en venir à l’aspect pratique qui nous intéresse pour la recette, je suppose qu’elle fonctionnerait très bien en remplaçant ces deux ingrédients par un volume équivalent de levure chimique.

Enfin, le beurre de cacahuètes n’est pas tellement utilisé en France. Comme nous n’avons pas l’habitude d’en consommer, il existe un risque de choisir un produit de type “pâte à tartiner” mais c’est une erreur ! Ces produits contiennent une énorme proportion de sucre, de l’huile de palme, et de nombreux autres ingrédients pas tous naturels qui n’ont rien à faire dans nos cookies (j’irai même jusqu’à dire “rien à faire dans notre corps”, mais ce n’est que mon avis ; libre à chacun de s’empoisonner avec les produits ultra-transformés de la grande distribution…). On peut généralement trouver du beurre de cacahuètes brut dans les magasins bio. Une autre possibilité est de moudre soi-même des cacahuètes qu’on trouve facilement dans les rayons dédiés aux produits apéritifs. Mais je ne recommande pas vraiment cette option car c’est assez difficile, à moins d’avoir un moulin mécanique ou électrique vraiment prévu pour cet usage (avec un mortier et un pilon, ne vous donnez même pas la peine d’essayer…). J’insiste sur l’huile de palme : il y en a dans beaucoup de sortes de beurres de cacahuètes mais elle ne sert qu’à éviter qu’il se sépare en deux phases (une phase d’huile au dessus d’une phase plus épaisse contenant la chair des cacahuètes), uniquement pour l’esthétique du produit. Elle n’est absolument pas nécessaire à la recette, et sa production est intimement liée à des déforestations et autres pratiques que vous ne voulez vraiment pas soutenir par des achats trop peu réfléchis.

En février 2014 nous avions essayé cette recette, et avions obtenu ce résultat aussi joli que délicieux :

Peanut Butter Cookies

Et une amie à qui j’avais donné la recette a obtenu ce résultat, visiblement un peu plus cuit :

Peanut Butter Cookies

J’ai personnellement une préférence pour la première cuisson. Ces cookies ne cassaient pas mais pliaient, signe qu’ils étaient vraiment parfaits :D (et pas trop gras…).